« Je préfère de remuer la terre, de manier la truelle, le ciseau, le laser... que d'aller travailler »
Respirant les bouchons quotidiens en se rendant sur son chantier, un C.O.R se demande quel réalisme a aujourd'hui cette structure historique qui place le travail au centre de notre société.
De toutes nos actions, nous considérons certaines comme étant du temps de travail et d'autres comme n'en étant pas. Nous agençons souvent notre vie autour de cette distinction. Notre profession, ce que « nous faisons » dans la vie, nous modèle, nous identifie, nous classe selon les grilles de ce système.
Ne reconnaissant pas entre autre l'ordre de valeurs utilisé pour justifier la hiérarchie des salaires, les membres d'un C.O.R décidèrent d'être payés au même taux horaire, sans prendre en compte les différences de savoirs et d'expériences, dans un esprit d'apprentissage mutuel. Cette prise de position théorique devenue réalité sur le chantier suscita la nécessité d'un partage égal des responsabilités et d'un engagement commun.
En plan et en heures, cette expérience de travail collectif fut vécue et discutée avec un rouleau, une perceuse ou un sandwich à la main, construisant autant de moments de vie que de murs blancs. Et encore dans le souvenir de ces temps partagés en plus des réflexions qui en ont échappées, un C.O.R a cette fois-ci décidé de proposer une soirée festive pour la présentation publique du chantier Marianne 02.
En écoutant la chanson « Tic Tac » assez fort pour à la fois couvrir le bruit du papier de verre et donner de l'énergie à leur labeur, certains membres d'un C.O.R trouvèrent que l’album « Le temps payé ne revient plus » des René Binamé pouvait en partie résumé les discussions et l'ambiance du chantier. Ils décidèrent d'inviter le groupe de musiciens à leur présentation publique et de lui donner comme titre « Je préfère de remuer la terre, de manier la truelle, le ciseau, le laser... que d'aller travailler ».
En première partie de la soirée, il fut décidé que le groupe Messerlis Free Akestra serait convié à répéter ses improvisations expérimentales, qui rappellent à un C.O.R la forme peu conventionnelle de ses chantiers.
Ces sujets de réflexion abordés durant les travaux placés comme un environnement plutôt que dans une discussion officielle, seront à expérimenter non comme des éléments de réponses mais comme un espace de discussion et de partage autour d'une bière, d'une grillade (amenez de quoi) ou d'un formidable dance-floor le samedi 5 janvier 2013 de 18h30 à minuit au 1025 ch. d'Alsemberg à Uccle en présence des ouvriers du C.O.R, qui, ils l'espèrent, sauront faire résonner têtes et corps.
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